12 janvier 2013

Cases africaines, épisode 3

Notre intérêt pour la collection de BD africaine que dirige Christophe Cassiau-Haurie chez L'Harmattan ne faiblit pas tant ces albums sont bien faits. Ce mois-ci, deux nouveaux titres venus du Niger et de Côte d'Ivoire.

Un guerrier dendi de Sani.

Voilà encore un pays, le Niger, où les auteurs de bande dessinée se comptaient sur les doigts d'un manchot. Et puis, boum, miracle ! Surgi de nulle part, voilà que déboule Sani, caricaturiste de presse, peintre, et surtout rêveur impénitent, qui jette sa vie sur le papier en une suite de dessins qui bientôt donnent corps à un récit épique, poétique, onirique, très personnel et très universel à la fois, avec des qualités de conteur qui sont celles d'un griot légèrement alcoolique. Son coup d'essai est un coup de maître, car Sani domine intuitivement la narration graphique et la met au service de sa voix, qui à son tour invite le lecteur à l'écouter et lui commande de ne plus lâcher ce livre avant d'arriver au mot fin.


Les envahisseurs de Benjamin Kouadio.

Voici un petit format à l'italienne, au prix très étudié, qui s'adresse avant tout aux plus jeunes lecteurs. Professeur d'arts plastiques, Benjamin Kouadio dessine avec un trait à la fois très sûr et très dynamique, et une réelle aisance avec son medium. Son histoire est une petite fable typiquement africaine, qui met aux prises une famille mononucléaire moderne et urbaine avec les membres de la famille élargie, sangsues arriérées et sans scrupule qui débarquent de la brousse à Abidjan. On y trouve côte à côte profanités éhontées et louanges au créateur de toute chose, mélange de genres qui paraîtra délicieusement exotique au lecteur européen.

Précédemment dans Cases africaines.

2 commentaires:

Totoche Tannenen a dit…

Souhaitons que ce superbe "Guerrier dendi" soit mieux visible en librairie que les précédents titres de la collection, hélas introuvables : il mérite amplement sa place aux côtés des livres de Marjane Satrapi et David B.

Hobopok a dit…

La comparaison n'est pas usurpée.