19 janvier 2013

Lune ou l'autre

Jean de la Lune de Stephan Schesch.


Thème astral. Aspirée par une comète, l'ombre bonhomme qui vit sur la Lune échoue sur la Terre, où dès lors les enfants ne peuvent plus s'endormir en contemplant son visage, où un infâme dictateur mégalomane rêve de conquête spatiale, où un inventeur oublié sauve sa science grâce à un peu de conscience. Un conte nocturne très inspiré, par nul autre que Tomi Ungerer.

Cette production franco-allemande au service du génie alsacien ne laissera pas un souvenir impérissable par la qualité de son animation, à la raideur souvent germanique, et d'un niveau parfois proche d'une série animée télévisée. La bande son fait bien aussi une utilisation parfois un peu hasardeuse de vieux tubes rock... Heureusement, on y retrouve malgré tout l'esthétique si particulière d'Ungerer, et, surtout, le film parvient malgré ses petits défauts formels à recréer l'atmosphère rêveuse et allégorique du conte d'origine. On voit là la force inébranlable des créations d'Ungerer, qui a eu la gourmandise de prêter sa voix reconnaissable entre mille à la narration en voix-off : son univers résiste à tout, et au-delà de ses qualités graphiques, il le doit essentiellement au talent de conteur d'un homme qui n'a jamais vraiment cessé d'être un enfant.
Au bout du conte, le charme opère toujours, et c'est bien là l'essentiel, sur les grands comme sur les petits, y compris ceux qui sont toujours dans la lune.

Crash-test :

5 commentaires:

Mito Gerernu a dit…

"Heureusement, on y retrouve malgré tout la marque inimitable de l'esthétique si particulière d'Ungerer". Impossible paradoxe ou fielleuse ironie ?

Hobopok a dit…

Impossible paradoxe du rédacteur à la rue.

Toim Genurer a dit…

Disons surtout que l'imitation de l'esthétique si particulière est un tantinet à côté de la plaque (comme souvent quand il s'agit de singer un illustrateur par le biais de l'animation, surtout quand on cherche grossièrement à "moderniser" en enlaidissant). A ma connaissance, la seule digne et fidèle adaptation d'Ungerer à l'écran reste celle de "Les trois brigands" (le court métrage de 1972 pas la grosse bouse moche de 2008).

http://www.dailymotion.com/video/x3v809_tomi-ungerer-les-trois-brigands-the_shortfilms#.UPsFFvK1l8E

Hobopok a dit…

Stephan Schesch était l'un des producteurs des Trois Brigands de 2008.

Schesch kebab a dit…

C.Q.F.D.