Reiser à la une, l'essentiel des couvertures de Charlie Hebdo, Hara Kiri Hebdo et L'hebdo Hara Kiri, présenté par Jean-Marc Parisis.
Passons sur la préface de Cavanna sans aucun intérêt, et saluons cette heureuse initiative de Glénat, encore une belle édition, couverture souple mais avec le petit marque-ta-page en tissu qui fait si chic. La maquette élégante et de bon goût (un comble pour le spécialiste de la ligne crade) s'accompagne de textes et légendes sobres et efficaces signés Jean-Marc Parisis, l'exégète officiel du défunt artiste mort à l'âge de quarante-deux ans en 1983.
Génial autodidacte, Jean-Marc Reiser était parvenu à imposer le style mal dessiné (c'est vrai aussi qu'à l'époque l'académisme n'avait pas le vent en poupe) grâce à la force de percussion des messages qu'il véhiculait. Graphiquement, on lui reconnaît plein d'enfants, légitimes ou non, à commencer par Vuillemin qui lui avait succédé au Sales blagues, jusqu'à, disons, une Marion Montaigne aujourd'hui.
Au côté des incontournables BD du même Reiser, La vie au grand air, Mon papa, Vive les vacances, Vive les femmes, c'est donc bien sûr un régal que de retrouver rassemblés ici ses travaux pour la presse contestataire et insolente, qui ne manquent pas de punch, doux euphémisme.
A vrai dire, et ça finit par être le principal intérêt de ce passionnant bouquin, on se demande même quel organe de presse aujourd'hui oserait publier des insanités pareilles. Plus triste qu'une censure, qui victimise les auteurs, une chape d'autocensure épouvantable semble avoir bridé toutes les velléités d'insolence et de doigts d'honneur généralisés qui étaient la norme pour la bande à Charlie Hebdo, Reiser en tête. Ne parlons même pas de l'hebdomadaire qui porte aujourd'hui un titre identique.
On mesure donc bien à la lecture de cet ouvrage tout le chemin parcouru. A reculons. Et ça, ça fout franchement les jetons.
Du coup, en attendant l'interdiction de ce blog au nom des bonnes mœurs, je vous ai mis une sélection de couvertures parmi les plus gratinées. Ça fait toujours du bien.
30 janvier 2009
Gros dégueulasse
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4 commentaires:
d'accord . C'était mieux avant , pour une fois . Moi , ça me fait bien rire toutes ses premières de couvertures.
Il parait que le rire est bon pour la santé .. Donc je ne ferai pas partie du clan des censeurs vertueux.
c'est quoi une insanité d'abord ? une représentation officielle de ce que beaucoup pensent ?
où juste le fait de nier son existence?
la vertu serait de ne pas y avoir pensé . A d'autres , ailleurs...
J'en vois une qui n'est pas à Angoulême !
On annonce le retour du cochon en BD mais ce que j'ai vu à Angougou n'a pas été convaincant. D'un autre côté, le cochon en BD a rarement atteint des sommets.
Je ne pense pas que la provoc soit morte, elle se porte surtout mal dans la presse. De toute manière, on ne peut même plus être méchant, c'est "manquer de respect".
C'est bien là qu'est l'os. Bête et méchant, c'est direct au tribunal.
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