Gran Torino de Clint Eastwood.
Vieux schnock et jeunes chinetoques. Un veuf vétéran de la guerre de Corée, également vétéran des usines Ford, maugrée jour et nuit contre les faces de citron de son quartier avant de se prendre d'amitié pour deux gamins bridés de la communauté Hmong de cette banlieue pourrie de Detroit, donner une bonne leçon à un gang de racailles bridées elles aussi, et trouver une voie détournée pour entrer au paradis catho polac. Et Gran Torino, parce qu'il a lui même assemblé son légendaire modèle Ford, métaphore de la mythologie du rêve américain, mécanique qu'il chérit plus que tout au fond de son putain de garage, excusez son langage.
Un film limpide, avec bien peu de fioritures, une histoire simple sans jamais être simpliste, triste mais parsemée d'humour glacial et sophistiqué, d'analyse sociale pertinente et juste, explorant les recoins de la morale personnelle sans jamais être manichéenne. Les personnages sont remarquablement dessinés, à commencer par le vieil emmerdeur joué par Eastwood soi-même, et même si chacun des types représentés ont déjà été vus ici ou là ailleurs au cinéma, si les situations paraissent au fond peu neuves, Clint parvient à laisser le spectateur être gagné par l'émotion et surtout ménager une fin à la fois cohérente et surprenante. Et là on est obligé de s'incliner devant l'incontestable maîtrise du gars.
Bon en chipotant un peu, on peut regretter qu'Eastwood acteur contrôle sans doute moins bien son tournage que s'il restait sagement assis sur la chaise du metteur en scène, parce quelques plans paraissent un peu moins chiadés, voire parfois superflus. Peut-être pas un des tout meilleurs Clint, mais ce film tendu comme un arc est en tout cas redoutablement efficace, et vous remue aussi sûrement qu'un huit cylindres à injection.
Crash-test :
25 février 2009
Hmongs et merveilles
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2 commentaires:
Si je comprends bien , c'est un film pour qui voudrait savoir ce qu'est un homme , un vrai , pur , dur , impitoyable et tendre, juste et fort à la fois ("tendu comme un arc")là ou il faut?
avec cette petite fragilité imparfaite qui vous rend humain..
l'homme ideal , quoi.
tu as la métaphore filée cette semaine?( voir ton mail. lol)
Du clint quoi? un film pour ceux qui ne connaissent pas Clint.. Moi , j'ai toujours l'impression que ces films se ressemblent , quelque soit le thème entrepris.
Question "maîtrise ", je ne doute pas.
Peut être me trompais je, mais ce n'est pas ton article qui me le dit.
Si j'"étais méchante - ce que je ne suis jamais - je dirais que ça risque de plus plaire aux gars qu'aux filles, non?
ha la certitude tranquille
C'est vrai que ça sent un peu la testotstérone et la bière, mais y des poulettes qui aiment.
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