The Nomi Song d'Andrew Horn.
Merci Arte pour ce petit bijou de documentaire à la gloire des années 80, souvent facilement vilipendées et dont le retour à la mode se fait un peu attendre. Andrew Horn revient sur le destin exceptionnel et tragique de Klaus Nomi, chanteur allemand inclassable, météoritique star de la pop adulée pour son interprétation d'airs d'opéra avec une voix de fausset, disparu prématurément des suites d'une maladie nouvelle et innommable.
Petit gars de la Ruhr atterri à New-York, après un crochet par Berlin le temps de se déniaiser, Nomi, pâtissier amateur, gagnait son biscuit en vendant des Linzertorten et des forêts-noires en attendant de libérer sa passion pour l'art lyrique. Fréquentant les cabarets branchés à la mode de l'East Village, il commença à hypnotiser les foules par un mélange improbable d'opéra et de cold-wave, tout en construisant petit à petit, grâce notamment à un sens visuel développé pour les costumes et la chorégraphie, un personnage unique, excentrique, novateur, synthétisé en une silhouette d'allure un peu extra-terrestre. S'il n'avait pas à lui seul inventé les années 80, du moins peut-on lui reconnaître le talent d'en avoir donné la plus audacieuse définition. Une gloire internationale attendait Klaus Nomi, aussi intense que brève, avant qu'il ne succombe à ce qu'on appelait alors le cancer homosexuel, un mal encore inconnu et suffisamment effrayant pour que ses amis se détournent de lui et le laissent crever seul comme un chien.
Séance de rattrapage nocturne dans la nuit de vendredi à samedi à 2h10 sur Arte.
2 commentaires:
Il était déjà passé - l'année dernière ? Un très bon documentaire sur un personnage étonnant.
C'est vrai que le film date de 2004.
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