Parlez-moi de la pluie d'Agnès Jaoui.
Film français. Film français français. Film français tellement français qu'à force il serait presque belge. En tout cas c'est pas à Hollywood qu'on produirait des trucs comme ça où il ne se passe quasiment rien, où ça blablate à longueur de plan, ou alors c'est le silence, où tout va de mal en pis, le tout assaisonné de musique baroque. Ça bacrisse, ça jaouite, ça jamelle, et ça marche.
Une écrivaine féministe parisienne se lance en politique près d'Avignon, où sa sœur occupe encore leur ancienne maison familiale. Sur place, elle se retrouve au milieu d'un jeu de quilles impliquant la bonniche arabe, le fils de celle-ci qui fait le réceptionniste dans un hôtel en attendant une carrière dans la vidéo, son mentor documentariste raté, le beau-frère, l'amant... Et pour finir, il pleut. Tout ça pour dire (un comble) l'incommunicabilité, la solitude, la frustration, les rancœurs, toutes ces belles choses qui font le sel de l'existence. Un tableau d'un noir profond, servi par une grande acuité psychologique, des dialogues percutants, une caméra sobre et efficace, et des acteurs au top, y compris les méconnus seconds rôles.
Malheureusement, Jaoui qui ne manque pas de talent en femme-orchestre (au stylo, devant et derrière la caméra) veut comme s'excuser de son pessimisme pourtant réjouissant en laissant une petite porte de sortie permettant d'imaginer des jours meilleurs. Sans parler de l'image gelée en guise de dernier plan qui ne veut rien dire. Une goutte d'eau qui ne fait pas déborder le vase.
Crash-test :
22 septembre 2008
Météo France
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10 commentaires:
Je l'ai trouvé moins tenu que les précédents mais la mayonnaise prend bien avec des persos qui se découvrent peu à peu.
Bacri est bluffant en type largué qui ne s'en rend pas compte, Debbouze a un vrai rôle et la révélation c'est l'actrice qui joue la serveuse (j'arrive pas à retrouver son nom). C'est la première fois que je vois un rôle de nana comme ça, tout en force et quand même séduisante. Chapeau.
Pas mal, mais on n'est pas surpris : le Bacri largué (moins bougon que d'habitude, toutefois) et l'executive-Jaoui qui rame pour y arriver, ça a quand même un air de déjà vu.
Debbouze m'a en revanche épaté.
Je ne sais pas si c'est la bande son , le mec qui ronflait à côté, un début de surdité ou les acteurs qui parlent dans leur barbe, mais il y a plusieurs moment où les dialogues étaient difficilement audible.
bon , un film à voir . vous avez tous l'air d'accord.
je le note.
Et une fois encore, je reste presque plus intéressée par les facéties littéraires du rédacteur que par le film lui même.
Sérieux :" ça vient tout seul , ou c'est Bibounette qui t'inspire..."
ça me surprend toujours que personne d'autre que moi ne te parle de ta manière d'écrire.
Moi , j'aime bien te lire , tout d'abord pour ton style inégalé, cette manière à la fois précie et légère de rebondir sur le detail qui tue.
Par exemple , quand tu parles de foot , j'en ai quasi rien à faire.
( désolée)
ce que j'aime , c'est surtout la manière dont tu vas nous présenter la chose . N'est il pas dommage qu'un tel talent reste confiné sur ton blog?
franchement ?
T'es pas déjà mariée ?
Je croyais que ça n'avait rien à voir.
Moi j'écris mieux que lui alors...
t'es fatigué mon pauvre..
Ne me dis pas que toi aussi tu as fait l'école du rire..
totoche est plus en forme que toi . va falloir que j'aille lire li-an pour comparer.
Hé hé hé.
Musique baroque durant le film, d'accord. Mais la fin du film , un peu avant déjà, se déroule sur la musique jouée par un orchestre cubain de la chanson de Brassens: "Les Passantes" (bien sûr, ça ne dit rien à personne, jeunots que vous êtes tous) , mais si vous en avez l'occasion, écoutez-là version Brassens, avec les paroles, et vous verrez que c'est tout à fait dans le ton du film, et insiste même sur la signification de ces rencontres qui n'en sont pas tout à fait (je passe sur la fin à laquelle Hobopok a réglé son compte...) mais qui tout de même... Je trouve que c'est une très jolie façon de conclure musicalement le film.
C'est ma foi vrai. J'étais attentif à la musique, et là sur la fin, contre-pied total. La version cubaine, c'est parce que Jaoui, en sus de ses évidentes qualités cinématographiques, fait partie de ces actrices qui se croient chanteuses (je parle même pas des mannequins), et a donné dans l'espagnolade avec un succès mitigé.
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