13 février 2009

Roupies de sansonnet

Slumdog Millionaire de Danny Boyle.

Cinéma nouveau riche. Un pauvre bougre sorti d'un bidonville de Bombay et qui n'a pas eu la vie facile facile se retrouve Dieu sait comment à Qui veut gagner des millions, répond à toutes les questions, remporte le jackpot, et devient un riche bougre. A-t-il triché ?

Faux suspense à deux roupies, auquel je vais m'empresser de mettre un terme, tant tout est prévisible dans cette comédie dramatique qui se voudrait sociale. Les gentils gagnent, les méchants sont punis, le traître rongé de remords se sacrifie pour se racheter, et l'amour triomphe. Le spectateur est constamment brossé dans le sens du poil, pour être bien sûr qu'il ressort avec la banane, persuadé d'avoir passé un moment tellement positif.

Tout repose sur une seule et unique idée : pour chaque réponse improbable que donne le pauvre bougre, un flashback sur sa vie antérieure nous explique laborieusement pourquoi il connaît la réponse improbable. Une réalisation bling-bling pour clubbers cocaïnés se charge alors de nous détailler un catalogue des tares sociales de l'Inde contemporaine, avec carte postale du Taj Mahal : "Tellement pauvre, mais tellement beau". Pas de quoi casser trois bras à Shiva.

Crash-test :

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9 commentaires:

Glorb a dit…

J'ai trouvé que ça se regardait bien moi, que le rythme de toute la première partie était plaisant dans les allers-retours anecdotiques. Bien sûr ça fait un peu carte postale et toute la fin est d'une part trop longue et d'autre part un peu inutile, mais dans l'ensemble j'ai trouvé que ça se tenait.

Pas comme du ciné social, plutot comme du ciné à l'ancienne, un peu naïf et archétypal mais suffisant.

Par ailleurs, j'ai l'impression personnellement que 80% des films qui durent 2h ou 2h30 pourraient complètement tenir en 1h30. C'est bien beau d'allonger au fil des années la durée classique des films mais si c'est pour délayer quel est l'intérêt.

Hobopok a dit…

Oui voilà, c'est un peu comme un mauvais Capra survitaminé, à l'ancienne, naïf, archétypal ET suffisant. Je dis pas que ça se regarde pas, mais c'est tout de même assez éculé, et on voit bien que ça cherche à flatter la mère Teresa tapie en chacun de nous, qui est prête à embrasser les miséreux en échange d'une confession. Le problème, c'est que c'est à film à procédé, et guère plus. Peut-être le procédé fonctionne-t-il dans le livre, emballé d'un peu de littérature (j'ai pas lu, et malheureusement pour Vikas Swarup, le film donne pas envie), mais dans le film c'est vraiment gros comme un palais de rajah, et finalement répétitif.

Pour la durée, on peut pas dire que ça soit trop long, mais c'est réglé comme du papier à musique : tant de questions, tant de minutes par question, boum, 2h de film. Et faut attendre le générique de fin pour avoir une chorégraphie bollywoodienne confiée probablement à la co-réalisatrice indienne.

l'inegalable vivie a dit…

Ha bon , il n'y a pas de mère Térésa tapie au fond de toi?
On sent que tout ça t'a franchement agacé.
Moi, j'ai vu la bande annonce, et j'espérais que ça serait mieux...
Encore une économie réalisée grâce à Hobopok.

je trouve qu'on est rarement agréablement surpris au ciné ces temps ci .
j' ai vu un film la semaine dernière.
Et je ne sais déjà plus ce que c'est.

Hobopok a dit…

Les mémoires d'Alzheimer ?

Provisus a dit…

Tout dans ce film est vu sous l'angle du pittoresque.
Et puis, la misère c'est tellement plus joli avec des couleurs flashy…

Hobopok a dit…

Ça me donne envie de revoir plutôt Salaam Bombay, de l'époque où le politiquement n'avait pas encore rebaptisé la ville Mumbai, et vu à la Réunion quand j'étais jeune et beau, que du coup j'en garde un fort bon souvenir.

l'inegalable vivie a dit…

Alzeihmer .. peut être bien, malheureux.
Ce matin , j'ai encore failli faire brûler le fondant aux marrons au four..

sinon , mes beaux parents ont trouvé ce film génial ...
je leur ai conseillé de lire ta critique.

Du coup, je crois que je les ai un peu vexés..

Hobopok a dit…

C'est typiquement le film pas très bon à message positif qui fait illusion. Une probable moisson d'Oscars® en perpective. T'as qu'à faire bouffer les fondants brûlés à tes beaux-parents pour leur apprendre.

l'inegalable vivie a dit…

Mais , c'est exactement ce qui s'est passé ..( bon , ils n'étaient pas complètement brûlés tout de même).

ce soir , je vais voir les "plages d'Agnés" avec une amie.

En fait , ce qui choisit parfois mon programme , c'est le choix de mes amis .

je te dirai . je ferai peut être un article si je suis motivée.