Rats et chiens de Conrad Botes.
Je me suis interdit jusqu'ici d'ouvrir une rubrique copinage, parlant d'ouvrages de miens amis : soit j'en dis du mal et je me fâche avec mes amis, soit j'en dis du bien et je passe pour un flagorneur inconsistant. Je fais toutefois une exception pour ce livre de mon pote sudaf Conrad Botes (prononcer Boteusse) qui vient de sortir après une longue attente chez Cornélius, facteur de jolis livres d'images qui a goupillé une bien jolie couve en couleurs pour ce recueil de récits courts en noir et blanc. Exception d'autant plus excusable que cet auteur africanophone ne comprend ni ne lit un traître mot de français, et ne risque donc pas de lire ceci, alors j'en profite. Et d'ailleurs les premiers lecteurs de cette publication électronique mais gothique se souviendront que le premier article avec un semblant de sérieux en ces pages fut déjà sur un sujet proche du coquinage.
Bref. Alors que Conrad Botes et son compère Joe Dog, les créateurs de la revue d'avant-garde subversive Bitterkomix, sont les superstars incontestées de la bande dessinée en Afrique du Sud, où presque personne ne les connaît, ce qui indique assez bien l'état quasi rupestre du secteur, les voilà, après diverses collaborations à diverses publications depuis le Comix 2000 de l'Association, qui publient enfin leurs premiers vrais livres traduits en France, où pour le coup rigoureusement personne ne les connaissait, à moins d'avoir assisté à l'un des festivals Cyclone BD à la Réunion où ils se rendirent. Vu que la Réunion, c'est aussi la France.
Le chacal et le corbeau en français.
Même page en africain, et que j'ai eu l'outrecuidance de tenter de colorier pour rire.
Voilà donc, j'en reviens à mon sujet, cinq histoires originales de Conrad Botes alias Konradski : Le chacal et le corbeau, Caïn et Abel, Esaü et Jacob, Dieu et rat, Histoire pour les enfants. Cinq récits d'inspiration biblique, ou onirique, selon les cas, plus une adaptation de Grimm. Mais le tout avec un parfum assez nettement sud-africain, notamment par les décors, et les thèmes graphiques. Un style apparemment brut et instinctif, mais qui est le fruit d'années de pratique dans la BD comme les arts plastiques, peinture comme sculpture. Etonnamment, le trait au pinceau se rapproche de certaines gravures sur bois, alors qu'à ma connaissance, Conrad n'y a jamais touché, mais disons qu'il y puise des idées de simplicité et d'efficacité qui contribuent à rendre ses pages particulièrement percutantes.
Et puis c'est pas pour dire, mais ce bouquin a tout de même été remarquablement traduit.
12 février 2009
Faune d'Afrique australe
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11 commentaires:
Mais quelle sournoiserie et quelle outrecuidance.. lol.
voici qu' Hobopok fréquente du "beau linge".. Et dire qu' il songeait à ne pas nous en faire profiter.
on dit que les filles sont compliquées ,mais franchement les garçons ne sont pas simples non plus.
Catherine du Toit est effectivement une bonne traductrice. Je l'ai rencontrée à Stellenbosch.
Sinon, tu fais chier, j'ai pas encore eu le temps d'en parler.
"Je me suis interdit jusqu'ici d'ouvrir une rubrique copinage, parlant d'ouvrages de miens amis" : ah ouais ? Sauf pour répondre à tes pires instincts de délateur, peut-être...
Exactement. Un devoir citoyen.
Ah ouais, comme les mecs qui font plein de fautes ou qui pompent Hergé ?
Ou les deux ?
Messieurs, messieurs, s'il vous plaît !...
y a du tirage dans le monde de la BD ?
Je crois qu'il s'agit simplement d'un concours de crachat de pépins de goyave.
Ne dites plus :"On se fend la gueule chez les Bitterkomix",
Mais disé : "Dwar ta gueule à la récré".
Arf.
Pô pô pô pô pô, Totoche, elle a mariné combien temps, celle-là ?
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