Agnus dei de Lucia Cedron.
Argentine 2002, un enlèvement crapuleux. Argentine 1978, la dictature militaire. Une famille brisée alors voit resurgir les fantômes du passé et doit se confronter à des vérités douloureuses. Un scénario en béton armé, à base autobiographique paraîtrait-il, navigue habilement d'une époque à l'autre, servi par une mise en images à la fois sobre et inventive, et des interprètes tous inconnus chez nous et tous d'une sincérité confondante.
On y voit traités les thèmes du péché, de la trahison, de la responsabilité et du pardon, le tout dans un cadre de violence d'hier et d'aujourd'hui (suggérée mais jamais montrée), s'opposant à l'innocence de l'enfance. Je subodore même quelque parabole religieuse, l'agneau ne doit pas être là pour rien, mais comme j'ai pas fini mon caté, je laisserai aux théologiens patentés le soin d'approfondir la question.
Co-production franco-argentine, le film n'est pas sans rappeler la nouvelle vague avec un style très simple, très direct, et sans une once d'esbroufe, style qu'on pourrait trouver un peu français, donc, si ce n'était devenu pour trop de films français une simple pose servant de paravent à un vide sidéral. Ici, on est littéralement soulevé d'émotion avec une économie de moyens qui trahit l'humilité autant que l'intelligence de la réalisatrice.
Il semblerait que Lucia Cedron signe là son premier long-métrage. A peine croyable tant elle fait preuve d'un savoir-faire consommé, usant de toutes les ressources de son art (à l'exception notable des effets spéciaux numériques qui polluent tant de pellicules). Soulignons la reconstitution (décors costumes et accessoires) de l'année du Mundial argentin, 1978. Reconstitution soignée et précise et pourtant sans ostentation. Une réussite parfaite à l'image du film.
Crash-test :
17 mai 2008
Divin agneau
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1 commentaire:
je mets donc dans la liste des priorités...
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