Diffusion hier soir sur France 2 de la palme d'or 2004, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. Je l'ai attrapé en cours de route pour cause de prolongations de Manchester-Chelsea (les occasions de regarder TF1 sont tellement rares...). Mais alors que je l'avais vu en salle à sa sortie, et en gardais un souvenir mitigé, j'ai eu l'impression devant mon écran plat 180cm 100Hz full HD Dolby surround (dans mes rêves) de voir quand même un vrai bon film.
Tout le monde avait hurlé que la palme 2004 attribuée par un jury présidé par Quentin Tarantino (celui-là même qui trouve comique d'imaginer qu'un prisonnier américain au Vietnam puisse passer cinq ans avec une Rolex Daytona dans le rectum) était une palme politique. Ben... oui, et alors ? Le film est évidemment politique, pourquoi la palme ne le serait pas ? La vérité, c'est que tous les défauts du film, l'évidente mauvaise foi dont Michael Moore s'est fait une marque de fabrique, l'inévitable mère de famille blonde qui pleurniche que son fils est mort en Irak (on la retrouve dans Bowling for Columbine, le fils tué par le lobby des armes à feu, et dans Sicko, le fils tué par les assurances-maladie privées), ne suffisent pas à masquer un vrai point de vue du réalisateur, et un propos véritablement percutant qui prend d'autant plus de sens que les années passent, et que l'Histoire se charge de le valider. Tout comme dans son premier long-métrage (et à mon sens un très grand documentaire, lui aussi très politique), Roger et moi, Moore fait un travail de montage remarquable, mixant images d'archives soigneusement choisies, et tournages spécifiques, interviews d'adversaires idéologiques désarmants de sincérité coupable, et pas mal de la sale gueule et du gros bide du réalisateur qui ne rate pas une occasion de faire l'andouille.
Au total, un film avec une grande force intérieure, qui appelle réflexion et critiques, et c'est l'un de ses mérites, mais qui surtout donne à voir un certain nombre de vérités que six ans après les attentats de New York, cinq ans après l'invasion américaine de l'Irak, on n'entend finalement plus si souvent énoncées avec autant de clairvoyance.
A noter tout de même que l'un des objectifs avoués de ce film était d'empêcher la réélection de Double-v. Il ne faut jamais présumer du pouvoir du cinéma...
22 mai 2008
Yes we Cannes !
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1 commentaire:
alors là, c'est niveau critique du "Monde".. quasiment reservé à l"lite khagneuse( dont je ne fais pas partie).
une grande soirée, quoi ...
comme d'habitude , il y avait plusieur trucs sympas à voir en même temps .. Et je ne parle pas du foot, bien sûr.
moi , j'ai regardé FR sur les romains , pédagogie ( et plaisir oblige). E(t du coup , je suis encore béotienne sur " farenheit 451' , que je n'ai pas encore vu , je crois , si mamie vivie n'hallucine pas trop.
Or donc , je clique sur " message d'origine" , histoire de relire ce texte riche en diable...
1- écran plat 180cm: 9a gagne les journalistes!c'est pas un memebre de l"ducation nationale qui pourrait même rever d'une telle débauche consumériste.
2- tu crois que si on donne la palme à " bienvenus chez les chti's , ça serait politique? A madonna , alors?
3- la mauvaise foi : un vaste sujet à l'échelle de celui " des mythes de la " grande ) démocratie ( américaine)?
4- conclusion sur les médias dans les mêms eaux troubles que la mienne dans mon dernier article.. encore une preuve de la " communication" des esprits".
2-
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