Wall-E d'Andrew Stanton.
L'avenir est pour demain. Et apparemment, il n'est pas très rose : la Terre abandonnée par l'espèce humaine n'est plus qu'une montagne de déchets. Seuls subsistent l'ultime représentant d'une classe de robots-nettoyeurs, Wall-E, et une petite blatte (clin d'œil à Jiminy Cricket). Wall-E continue inlassablement de compacter et ranger les immondices, jusqu'au jour où arrive de l'espace une petite sonde robotisée au nom biblique d'Eve, que les humains en exil ont envoyée rechercher des traces de vie. C'est le coup de foudre. Wall-E suivra la belle robote jusqu'au vaisseau des humains, sauvera ces obèses dégénérés de leurs robots idiots, et donnera une seconde chance à l'humanité en permettant la recolonisation de la Terre. Et aussi l'amour triomphe.
N'allez pas croire pour autant à une niaiserie, car Wall-E est un grand film d'animation, un grand film de science-fiction, et un grand film de cinéma. Le scénario est beaucoup plus subtil et noir que mon résumé sommaire ne le laisse entendre. Et comme dans toute bonne science-fiction, il porte une critique assez virulente de notre société actuelle, de notre mode de vie (américain s'entend) auquel paradoxalement le producteur Disney-Pixar n'est tout de même pas totalement étranger...
Difficile dans une grosse production comme celle-ci, où peu de place peut être laissée à l'improvisation, de donner tout le crédit de la réussite au seul réalisateur : Andrew Stanton avait signé Cars et Nemo, de bons films mais pas des chefs d'œuvre absolus. Stanton semble cette fois s'être trouvé au bon endroit au bon moment dans le planning démentiel d'un studio qui s'efforce de sortir un film par an.
Parmi les collaborateurs à distinguer, je citerai plutôt Jeremy Lasky qui a dirigé la photographie (avec l'aide du consultant Roger Deakins) et qui avec des focales longues, des effets de flous, et des mouvements genre caméra à l'épaule, donne à l'image une épaisseur jamais encore vue dans une animation 3D. Et bien sûr Ben Burtt l'ingénieur du son qui a supervisé toute la partie audio. Et alors là il faut tirer son chapeau devant le tour de force, car comme on le sait, il n'est pas de bonne animation sans un bon son, et pour avoir su faire vivre un film aux trois quarts sans dialogue avec une telle intensité, il y a de l'Oscar® dans l'air. Et en plus c'est Ben Burtt qui a lui même enregistré (avec sa voix, je veux dire) les voix du robot principal et de quelques autres, avant de les travailler à la moulinette numérique.
A noter que Shaun Tan a participé au développement graphique du projet. J'imagine assez bien qu'on lui doit en partie les grandioses décors de gratte-ciel (au pluriel) de détritus qui recouvrent la Terre.
Ce qui est remarquable chez Pixar, pionnier de l'animation 3D, c'est que malgré une suite ininterrompue de perfectionnements visuels, à chaque film de plus en plus époustouflants, la technique n'est jamais considérée comme une fin en soi, mais comme un moyen de raconter une histoire, laquelle souffre rarement de mièvrerie. Et ici la richesse de textures de l'image générée par ordinateur atteint des degrés de raffinement sans précédent.
Aux début de la 3D, on racontait des histoires de jouets, de robots, ou d'insectes, parce que c'était le plus facile à rendre et à animer : des surfaces lisses et des articulations simples. Curieusement, dans Wall-E, Pixar revient certes à des robots, mais en donnant à voir un luxe de détails et de rendus et d'effets spéciaux et de finesse d'animation, loin de toute idée de facilité, qui confère à l'image une qualité vraiment magique. Les vieux animateurs disneyens Ollie Johnston et Frank Thomas parlaient de leur art comme "l'illusion de la vie". C'est une bonne définition du cinéma en général, d'autant plus troublante quand on affaire à des machines.
Presto, le court métrage d'avant-programme, tradition Pixar, donne le ton : show-business, illusion, magie... parabole de circonstance. A voir en streaming ici.
Crash-test :
1 août 2008
Robot magique
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7 commentaires:
Le Mandrake de pacotille est ENORME, à mi-chemin entre "Wallace et Gromit" et "Road Runner & Wil E Coyote".
Alors ici, y'a peut-être pas la police, mais c'est la gendarmerie des "p'tites lettres" : faut montrer ses papiers à chaque fois qu'on rentre : belle mentalité.
Tu aimes les moustachus en uniformes ?
Attendez un peu que je vous explique : la tacatacatac tactique du gendaaaaarme, c'est d'être perspicace sous un petit air bonnasse !
Et pour le Mandrake de pacotille, j'y ai vu aussi une référence au merveilleux Magical Maestro de Tex Avery.
Un très bon scénar aussi où tout est amené en douceur. Une histoire pour gamins où on ne célèbre pas la famille ou la bande de copains pour se focaliser sur une histoire d'amour, c'est du vrai courage. Et le message écolo est vraiment agréable (d'ailleurs, ils ont planté exprès le jeu vidéo pour obliger les gamins à sortir dehors). J'aime beaucoup ce personnage féminin qui est lisse, dangereux et vaguement maniaque. Ça nous change des affèteries genre Jane dans Tarzan qui ressemblait à un condendé de fille.
Elle est pas si mal la "Jane" du dernier Tarzan, enfin en près de cent ans de Tarzan, c'est peut-être la moins bécasse. Par contre elle fait très girlie afin d'être sûr que le comte de Greystoke ne lui préfèrera pas son premier flirt, Cheetah.
Apparemment un film à voir . ce n'est pas souvent que tu lâches la note maximum.;;
pourtant à priori , ce n'est pas trop mon genre de film.
Bon , je vais voir si ça motive les gones.
D'accord pour dire que ce n'est pas une niaiserie, même s'il retrouve Eve à la fin !!
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