28 avril 2008

Haut-le-cœur des ténèbres

Apocalypse Nerd de Peter Bagge.

Bon là faut prendre son Harrap's, parce que je commente la première édition US. Je sais pas si ça arrivera traduit chez nous ni quand.

Je suis assez fan de Peter Bagge, l'auteur (texte et dessins) du comic book Hate, qui a donné naissance aux recueils de Buddy, son alter ego semi-autobiographique de papier, qui traînait sa glande minable du New Jersey à Seattle, et retour dans sa famille de frappadingues (des traductions pas données chez Rackham). J'ai une particulière tendresse pour lui parce c'est pas le type qui dessine dans le genre joli, qui donne plutôt l'air d'en chier pour pondre chaque case, mais qui a des trucs à raconter. Enfin je me comprends. Et en général c'est pour dire que le monde est frappadingue et que c'est miracle celui qui conserve un semblant de santé mentale et reste en vie.


Cette fois-ci, Bagge fait de la pure fiction. Son point de départ : Seattle et Portland se font nucléariser par la Corée du Nord, et le gouvernement fédéral des Etats-Unis, ainsi que le Canada tout voisin, bouclent la zone où les survivants doivent se démerder pour, euh... eh bien, survivre. Du coup, sous couvert d'analyser la psychologie humaine en temps de crise, Bagge laisse libre cours à sa misanthropie la plus noire, et les massacres vont bon train, non sans, et c'est ce qui laisse songeur, une certaine dose de vraisemblance révélatrice des fondements peu amènes de la société américaine pré-apocalyptique.


Par contre faut pas laisser traîner la boîte de crayons de couleurs et les gouaches à côté de Peter Bagge, parce que ses couleurs pour la couve sont un petit peu hideuses. Je sais pas, un soir d'ivresse, peut-être, il a dit à son Photoshop "Ha ha, mais tu me fais bien rigoler, quand tu veux, je te prends ! Yé souis oune grande artisse". Et puis voilà.

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