Sans arme, ni haine, ni violence de Jean-Paul Rouve.
Portrait d'Albert Spaggiari, turluron pathétique en cavale au San Theodoros. Attention : ceci n'est pas un rimec des Egoûts du paradis, de José Giovanni qui relatait par le menu le casse de la Société générale de Nice en 1976, avec Huster dans le rôle de l'égoûtier en chef. C'est une tentative d'explorer la personnalité de Spaggiari qui se raconte dans une longue interview (illustrée, hein).
Sur un sujet en or avec un héros de légende en diamant, le film manque d'ambition, de démesure, de lustre. Comme si le réalisateur Jean-Paul Rouve n'avait pas fait confiance à son interprète principal Rouve Jean-Paul soudain perclus de modestie. Il se contente de rendre une honnête copie, où son personnage pourtant haut en couleurs s'efface curieusement derrière celui sans intérêt de l'homme qui le retrouve pour l'interviewer. Et c'est dommage, parce que cultivant la ressemblance physique avec le mythomane-cambrioleur, la composition de Rouve offre de bons moments.
On pourrait enfin reprocher au scénario de ne pas s'étaler très longuement sur les relations douteuses de Spaggiari, ancien de l'OAS, défendu par un certain avocat du nom de Jacques Peyrat, avec les milieux d'extrême-droite frontiste. J'espère que Christophe Girard va demander l'interdiction du film.
Si je mentionnais chafouinement le San Theodoros, c'est parce que, et d'une, le pays sud-américain où se déroule la moitié du film, parlant l'espagnol avec une sorte d'accent brésilien, n'est pas précisé, et de deux parce que l'uniforme des militaires locaux est pompé directement dans Tintin et les Picaros. Mais Hergé au cinéma...
Crash-test :
25 avril 2008
L'égoût et les couleurs
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