L'envoyée spéciale permanente de la rédaction à Lisbonne m'a fait parvenir cet ouvrage peu banal dans nos contrées : une bande dessinée portugaise. Salazar, sous-titré Agora, na hora de sua morte, ce que les polyglottes auront immédiatement traduit : Salazar, maintenant, à l'heure de sa mort. Autant dire une sorte de biographie dessinée du sympathique António de Oliveira Salazar, dictateur fasciste qui maintint le Portugal durant quarante ans dans le sous-développement à caractère religieux et colonialiste. Scénario de João Paulo Cotrim, dessins de Miguel Rocha.
Jamais de ma vie je n'avais vu de BD portugaise, et celle-ci ne manque pas d'un certain intérêt, même si à mon grand dam, je n'entrave goutte aux textes. Je soupçonne Rocha d'avoir dessiné directement sur ordinateur, avec des résultats plutôt convaincants. Il recycle aussi des images anciennes, habilement mêlées aux dessins originaux.
Surtout, si on imagine le poids du personnage dans l'histoire récente du Portugal, dont les traces se retrouvent encore dans les relations actuelles du pays avec le reste de l'Europe, ou avec les anciennes colonies, on sent bien à quel point un tel livre était indispensable à la psyché portugaise. Toute proportions gardées, peut-être un peu l'équivalent du Maus de Spiegelman pour les Juifs. Je dis "peut-être", parce que faute de capter rien aux textes, je me garderai bien de juger si le résultat est à la hauteur de l'ambition. Mais il y a tout de même quelque chose.
Ça n'a a priori rien à voir, et pourtant. Un bref coup d'œil sur la carte qui accompagnait le colis de notre envoyée spéciale permanente :
Très jolie affiche de film, rétro, gna gna tout ça. Oui certes, mais surtout, le nom du directeur photo : Salazar Diniz. Coïncidence sans doute. On ne voudrait pas croire que fut un temps, le prénom de "Salazar" fût le comble du chic pour un nouveau-né (mâle bien sûr). Et tous ces malheureux bambins ne seraient sûrement pas morts avant 1974, quand la Révolution des œillets mit fin au salazarisme, qui avait tout de même survécu quatre ans à son génial créateur...
13 mars 2008
Au hasard Salazar
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5 commentaires:
intéressante recommandation. Chez tous les bons libraires?
totons bien que je n'ai pas fait de portugais non plus ;.traduction?
1. Trop fastoche le titre : Maintenant, à l'heure de sa mort. Je suis quasiment lusophone, je peux te le dire.
2. Tu es un mauvais lecteur du Margouillat : André et moi avions parlé de la bd portugaise à l'occasion (à l'occasion de quoi ? A l'occasion qu'une jeune femme portugaise nous en avait apporté plein).
3. Mon ordi refuse d'afficher tes photos.
Ah ben nous v'là propres ! Non, en fait j'ai un peu des soucis avec Blogger qui semble prendre un peu des libertés avec les images qu'il affiche ou pas. Ça va, ça vient, ça repart, ça revient (c'est fait de tous petits riens). C'est pénible. Je sais pas si ça t'a déjà fait ça ou si j'ai droit à un trraitement spécial. Je pense pas que ce soit une censure de l'hébergeur vu les âneries et autres infractions au copyright qu'on peut continuer de voir partout ailleurs (je ne parle pas du Grande Hotel Luanda cela va de soi).
Non, quelques temps après avoir posté ce commentaire, les images sont réapparues comme pour me ridiculiser un peu. Désormais, tout baigne.
Me v'là rassuré à demi, parce que d'un autre côté, je continue d'avoir des images qui semblent temporairement disparaître. Pfffff...
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