Paris de Cédric Klapisch.
Romain Duris se meurt, il a un truc au cœur et n'en a plus que pour quelques semaines, à moins d'une transplantation. Que vont bien pouvoir faire deux millions de parisiens en attendant ? Acheter des légumes au marché, passer à la boulangerie, tirer un petit coup, boire un Orangina, enterrer leur père, leur copine, envoyer des textos idiots, passer chez le psy.... Ouh la la, ou bien c'est Envoyé Spécial spécial déprime, ou alors ça va être du Lelouch. Faut admettre que le film démarre comme un diesel et qu'on est tenté de caler avant la moitié de la côte, mais ce bougre de Klapisch est tout de même plus malin que ça, il connaît le métier, et s'y entend pour raconter non pas une mais plusieurs histoires qui se frôlent sans vraiment se croiser. La sœur, les relations, la voisine d'en face, leurs relations, la boulangère... toute une galerie de personnages à la surface desquels le cinéaste gratte suffisamment pour faire jaillir l'émotion qui finit par nous prendre. Le tout sur un ton sucré salé, avec quelques scènes franchement tordantes, comme François Cluzet qui cauchemarde dans un logiciel d'architecture en 3D, ou Luchini chez le psy (fastoche mais ça le fait).
Sans atteindre, dans le genre collage impressionniste, les sommets du Short Cuts d'Altman, Klapisch, malgré le titre trompeur, fait un film sur les Parisiens plutôt que sur Paris. Bon connaisseur et amoureux de la capitale, il s'en sert comme cadre sans jamais se complaire dans la carte postale et jouer de la belle image. Seul reproche : la vision curieusement romantique qu'il donne de l'immigration clandestine en suivant le parcours d'un Camerounais qui débarque devant Notre-Dame. Duris attend une greffe... est-ce que c'est l'immigration qui doit sauver Paris ?
Crash-test :
7 mars 2008
Bienvenue chez les Parigots
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3 commentaires:
voilà un article qui va intéresser ma fille..
Pour moi la remarque première sera sur ton style. Il y a peu de blogs qui sont rédigés comme le tien.
On subodore que la française des jeux n'exploite pas toutes tes capacités.
Accroche bien faite qui happe le lecteur. Beaucoup d'infos en peu de mots, un petit air de rien, détaché et neutre sous lequel transparait vite une ironie mordante matinée d'une culture solide et vivante.
Vraiment , on n'est pas chez les ados . ça me change .
je ne suis plus habituée. Il faut généralement que je relise pour être bien sûre d'avoir tout compris . C'est tricoté dense et volume , sans jamais se la" péter grave."
Ça ne devrait pas être mauvais pour les neurones ..aussi.
Pour le reste , je ne puis point dire que ta critique m'aura convaincue d'aller voir le film , qui sous entend toujours cet esprit un peu adolescent, pour moi parfaitement illustré par la moue boudeuse de Duris .
j'aurais plutôt un faible pour cluzet( ciselé) .Luchini , faut voir, si il n'en fait pas trop.
Et puis moi , les Parisiens , ça va bien 5 minutes.. Vive la province.
Pour ce qui est du thème de l'immigration et son développement dans le film, je soupçonne une tendance lourde au "politiquement correct light". Enfin , je n'ai pas vu le film et il attendra sans doute la location du DVD.
nb: y en aura au moins un qui ne sera pas aller voir" bienvenu chez les ch'tis".. les enfants n'ont pas réussi à rentrer hier , tellement ,il y a du monde..
Voilà un commentaire très touchant qui va réchauffer le cœur de la rédaction.
27-09: qu'est ce que je veux que je dise maintenant , après un tel article..
tu veux que badjack se paye encore ma tète "ou bien"?
(je sais qu'il y a des majuscules au nom propres . merci.)
Bon , on va voir ce qu'on peut dire ,mais c'est pas dans l'allégresse de la médaille ( ou alors celle des paralympiques de l'orthographe).
juste pour toi , alors.
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