Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry.
Toujours beaucoup d'attentes à la sortie d'un film de Michel Gondry, et toujours un soupçon de déception, tant le petit génie français de l'image est plus à l'aise dans le vidéo-clip, qu'il a quasiment réinventé, que dans le long-métrage où son inspiration finit par s'essouffler. Chez Gondry, tout repose sur une idée centrale, souvent brillante, mais qui a parfois du mal a nous tenir éveillé pendant 1h40. Ici, ma foi, on se laisse plaisamment bercer sans s'endormir.
Dans une petite ville du New Jersey, c'est à dire à portée de RER de New York, un vieux vidéo-club pourri s'accroche toujours à ses VHS. Le fils adoptif (Mos Def) du patron (Danny Glover) a un pote mécanicien complètement allumé (Jack Black) et bientôt complètement grillé par une attaque avortée contre le transformateur électrique voisin. Notez que contrairement à une scène identique dans la vraie vie à Clichy-sous-Bois, aucune émeute urbaine ne s'ensuit. Mais le pote, complètement magnétisé, efface à l'insu de son plein gré toutes les bandes vidéo du magasin. Les deux compères entreprennent alors de re-tourner eux-mêmes tous les films demandés par les clients. Et surprise, les clients préfèrent ces versions raccourcies improvisées avec une vieille caméra vidéo, trois bouts de ficelle et un peu de papier crêpon, aux originaux made in Hollywood. La combine est un succès, et ils ont soixante jours pour amasser suffisamment d'argent pour éviter l'expropriation.
Le scénario, vous l'aurez peut-être flairé, est un remake à peine voilé des Blues Brothers. Gondry aurait souhaité que ce soit la première parodie à apparaître dans son film. Faute d'accord avec les ayant-droits, il a du se rabattre sur Ghostbusters.
Le principal intérêt du film se trouve donc sur dans ces remakes bricolés avec les habitants du quartier qui remplacent l'argent et les moyens d'Hollywood par du système D à balles deux, tout en conservant intacte la magie du cinéma. C'est là aussi la thèse du film : une invitation à se réapproprier le cinéma. "Tout le monde peut faire des films", qui rappelle le "Tout le monde peut cuisiner" de Ratatouille.
Bref, sans laisser une impression indélébile, tout ça est bien sympathique, rigolo en diable, filmé avec simplicité et légèreté, et j'allais presque dire sans prétention, si ce n'est que les personnages du film se tressent eux-mêmes leurs propres lauriers (ou peut être le réalisateur à lui-même...), genre "ah, oui, nos films sont quand même vachement mieux que les vrais". Révélation masculine : Mos Def, qui est pourtant rappeur dans le civil, et Dieu m'est témoin que j'ai d'ordinaire peu de tendresse pour cette engeance.
Crash-test :
15 mars 2008
Les films faits à la maison
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1 commentaire:
Le coup de la pisse aimantée, il fallait oser !
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